Welcome
conception
Joachim Maudet
conception
Joachim Maudet“Les ventriloques de Rio“
Le spectacle Welcome, produit par la compagnie Les vagues, et présenté à septième édition du festival WET de Tours, a pour particularité peu commune de reposer dans sa première partie sur la technique de la ventriloquie. Il en explore des possibilités dramaturgiques, dans la dissociation du corps et de la parole.
C’est à une très curieuse expérimentation sur le geste dans la narration que ce spectacle procède. Le public installé dans la salle découvre une scène gagnée à l’abstraction de la couleur - un grand voile blanc est tendu en travers de la scène. Les trois interprètes – Pauline Bigot, Sophie Lèbre, Joachim Maudet – entrent avec la précaution des voleurs ou la minutie d’une danse dite contemporaine. Welcome joue des attentes, craintes, clichés sur les genres artistiques, sur ce qui serait le contemporain dans la danse et l’art visuel. Après cette installation, dont le ridicule a déjà capté la bienveillance amusée du public, les trois acteur.ice.s ventriloquent de façon potache sur le public. Un contraste jaillit alors entre la discipline des corps et le franc-parler relâché des échanges. Ces contradictions culminent lorsque les voix expriment un point de vue sur le groupe que les trois corps sont en train de former, figurant alors selon elles un pauvre écureuil apeuré par des enfants cruels. C’est alors notre propre regard de public, masse écrasante penchée sur cette scène fragile, qui émerge dans cette voix.
Arrivé à ce point, le spectacle bascule dans une seconde partie, radicalement différente. Toute voix devient impossible face à la transe d’une musique qui semble nous transporter au festival de Rio. Les corps vont littéralement vibrer. Sans plus s’appuyer sur la voix, ces vibrations continues dessinent des stases, des stations d’arrêts où pendant quelques minutes, la vibration déstructurante de la vie se contient dans une forme, s’établit provisoirement dans un rapport de sollicitation, de jouissance, d’exaspération. Cette situation d’équilibre instable se tient à la limite du geste social, elle s’appréhende avant tout dans la dynamique des formes émergentes puis dissoutes qui se succèdent. Le risque évidemment d’un tel montage de régimes scéniques hétérogènes est la faillite du sens, sa dispersion dans les interstices où se décalent corps, paroles, gestes.
C’est à une très curieuse expérimentation sur le geste dans la narration que ce spectacle procède. Le public installé dans la salle découvre une scène gagnée à l’abstraction de la couleur - un grand voile blanc est tendu en travers de la scène. Les trois interprètes – Pauline Bigot, Sophie Lèbre, Joachim Maudet – entrent avec la précaution des voleurs ou la minutie d’une danse dite contemporaine. Welcome joue des attentes, craintes, clichés sur les genres artistiques, sur ce qui serait le contemporain dans la danse et l’art visuel. Après cette installation, dont le ridicule a déjà capté la bienveillance amusée du public, les trois acteur.ice.s ventriloquent de façon potache sur le public. Un contraste jaillit alors entre la discipline des corps et le franc-parler relâché des échanges. Ces contradictions culminent lorsque les voix expriment un point de vue sur le groupe que les trois corps sont en train de former, figurant alors selon elles un pauvre écureuil apeuré par des enfants cruels. C’est alors notre propre regard de public, masse écrasante penchée sur cette scène fragile, qui émerge dans cette voix.
Arrivé à ce point, le spectacle bascule dans une seconde partie, radicalement différente. Toute voix devient impossible face à la transe d’une musique qui semble nous transporter au festival de Rio. Les corps vont littéralement vibrer. Sans plus s’appuyer sur la voix, ces vibrations continues dessinent des stases, des stations d’arrêts où pendant quelques minutes, la vibration déstructurante de la vie se contient dans une forme, s’établit provisoirement dans un rapport de sollicitation, de jouissance, d’exaspération. Cette situation d’équilibre instable se tient à la limite du geste social, elle s’appréhende avant tout dans la dynamique des formes émergentes puis dissoutes qui se succèdent. Le risque évidemment d’un tel montage de régimes scéniques hétérogènes est la faillite du sens, sa dispersion dans les interstices où se décalent corps, paroles, gestes.
William Fujiwara, 6 juillet 2023.
Distribution
Chorégraphie et interprétation Joachim Maudet
avec Pauline Bigot et Sophie Lèbre
Création lumière Nicolas Galland
Régie lumière Brice Helbert
Création sonore Julien Lafosse
Regards extérieurs Yannick Hugron et Chloé Zamboni
Assistant vocal Pierre Derycke
Chorégraphie et interprétation Joachim Maudet
avec Pauline Bigot et Sophie Lèbre
Création lumière Nicolas Galland
Régie lumière Brice Helbert
Création sonore Julien Lafosse
Regards extérieurs Yannick Hugron et Chloé Zamboni
Assistant vocal Pierre Derycke